2019/03/20 – BSC Nîmes, Aéroport Nîmes-Garons (30, France) | Europe Aerial Firefighting 2019
La Sécurité Civile dispose de trois Beechcraft 200 Super King Air, avions de commandement, d’investigation et de liaison.
Ils constituent avec les Dash 8-Q400 MR le secteur SOFT, Secteur Opération Feux et Transport.
En opération feux, deux missions principales : l’Investigation et la Coordination.
L'Investigation
Cette mission est déclenchée par le COZ (Centre Opérationnel de Zone) lorsque plusieurs sinistres sont en cours simultanément et/ou quand il s’agit d’un incendie d’ampleur, complexe ou avec des enjeux importants (ex. habitations, industries).
Dans le cockpit, le pilote, en place de gauche, est accompagné d’un officier pompier qualifié OSI (Officier Supérieur d’Investigation) situé à sa droite.
Son rôle à bord du B200 est d’établir un compte rendu de situation et de déterminer les moyens terrestres et aériens nécessaires (type/nombre) pour le chantier correspondant.
L’indicatif radio de l'avion est alors « Bengale Investigation ».
Le Beechcraft 200 Super King Air en Investigation sur un feu à Le Muy (83, France) il y a quelques années.
La Coordination
Le B200 est déployé en Coordination à la demande du cadre de permanence opérationnelle ou des équipages lorsque différents types d’aéronefs sont engagés sur un même feu pour une durée d’intervention significative.
Le bimoteur de confection américaine s’assimile alors à une « tour de contrôle aérienne mobile » qui facilite les communications sol-air/air-sol. Il assure la gestion des objectifs entre hélicoptères et avions, avions travaillant à l’eau (Canadair CL-415) et ceux travaillant au retardant (Tracker S-2FT et Dash 8-Q400 MR) et donne les autorisations de largage.
Cette fois, le pilote est assisté par un « coordinateur », pilote d’avion bombardier d’eau.
L’indicatif radio devient alors « Icare », sans numéro supplémentaire.
Sur le terrain, ça donne quoi ?
Les manoeuvres
Le Beech 200 va venir se positionner en orbite – vol en large cercle à l’image des circuits d’attente – au-dessus de la zone.
Occasionnellement, il peut arriver que l’avion en question vienne plonger au sein du feu afin de vérifier un point particulier (ex. objectif de largage).
Cette tactique n’est menée à bien que si les bombardiers d’eau sont à l’écopage ou au pélicandrome pour le chargement en retardant.
L'altitude
L’orbite prend généralement place vers 5000 pieds (1500 mètres) au-dessus du sol. Une telle altitude permet d’obtenir une vue d’ensemble satisfaisante et surtout d’éviter au B200 d’être conflictuel avec les bombardiers d’eau.
Sur un chantier d’envergure, deux avions peuvent évoluer conjointement, l’un en Investigation, l’autre en Coordination.
Dans ce cas là, la mission Coordination dont l’objectif est d’assurer la sécurité entre aéronefs est prioritaire. L’avion en Investigation tourne alors entre 5500 (1680 mètres) et 6000 pieds (1830 mètres).
La vitesse
170 kts (315 km/h), c’est la vitesse adoptée par les King Air pour l'orbite. Elle assure un rapport vitesse d’évolution/consommation de carburant optimal. L’idée prédominante est d’adopter une conduite de vol maximisant l’autonomie sur zone.
Toutefois, en fonction du feu, du relief ou de l’endurance souhaitée, l’équipage peut réduire à 145 kts (270 km/h). Une orbite plus près du relief, au-dessus d’une vallée encaissée ou en-dessous des lignes de crêtes peut justifier une telle décision.
Une doctrine unique au monde ?
Pas vraiment !
De l’autre côté de l’Atlantique, en Amérique du Nord, ce sont des avions tels que le Rockwell TC-690A Turbo Commander ou encore le North American OV-10A Bronco qui réalisent ce genre de missions. On les appelle officiellement l’ « Air Attack ».
En opération liaison et transport
Les B200 de la SC réalisent également du transport de fret léger et de passagers – y compris dans la cadre de missions de secours avec le convoyage d'équipes spécialisées – au profit du Ministère de l’Intérieur.
Ils assurent par exemple la relève d’équipage sur les bases ABE secondaires activées lors de la saison des feux à l’image de Cannes-Mandelieu (06, France).
L'indicatif radio : « Bengale » + n° de l'avion (ex. Bengale 97).
Vers une extension du domaine d’intervention ?
Dans les semaines à venir, deux Beech 200 et seulement deux vont se voir doter d’une boule optronique, la Star SAFIRE 380-HDc, semblable à ce que possèdent déjà certains avions départementaux comme le Cessna 208B Grand Caravan des Bouches-du-Rhône (13) ou encore le GippsAero GA8-TC-320 Airvan des Pyrénées-Orientales (66) de même que certains hélicoptères Eurocopter EC-145 de la Sécurité Civile.
Il s’agit d’une tourelle rotative installée sous le fuselage intégrant plusieurs types de caméras et de capteurs ainsi qu’une série de lasers permettant par exemple la mesure de distance depuis l’avion.
Cette tourelle, gérée depuis une cabine réaménagée, peut décrire des mouvements continus sur 360° en azimut avec une inclinaison maximum vers le haut de 16° et 100° vers le bas.
La cabine réaménagée pour accueillir l'opérateur en charge des opérations optroniques
La FLIR (Forward Looking Infrared) Unit SAFIRE 380-HDc en phase de test dans les locaux de la Sécurité Civile
Le joystick de contrôle
En permettant une retransmission en temps réel d'images géo-référencées, haute définition en couleurs et infrarouges, ce nouvel équipement devrait non seulement améliorer le travail d’investigation (ex. détermination plus aisée du front de feu, possibilité d’analyse de la propagation de la chaleur à travers les sols) mais aussi étendre le champ d’action de ces appareils (ex. capacité d’aéro-surveillance renforcée).
Desbourdes Victor (mercredi, 22 février 2023 14:08)
Bonjour, je souhaite devenir plus tard pilote d'avion au sein de la sécurité civile. Auriez-vous des informations concernant le parcours a suivre pour le devenir.
DUMENIL Virgile (samedi, 12 novembre 2022 00:05)
Bonsoir , très bon matériel .